Les investissements en actions doivent s’inscrire dans une perspective de long terme. Autrement dit, c’est un acte de foi à faire par rapport aux capacités de l’équipe de direction.

Pour les actionnaires de Tessenderlo Group, ces dernières années furent un long cauchemar. Au cours du dernier lustre en effet, l’action a sous-performé de 87% l’indice BEL20. La valeur a donc très logiquement été intégrée dans notre liste d’acteurs retardataires pour 2014. Et effectivement, au cours des trois derniers mois, Tessenderlo Group a affiché une évolution nettement plus enviable que celle du baromètre de référence : +20%, contre +6% pour le BEL20. Même si nous devons admettre que nous n’imaginions pas que le cours irait jusqu’à franchir les 20 EUR à l’annonce des résultats annuels. Pourtant, l’an dernier, le chiffre d’affaires s’est tassé de 15,9%, à 1,79 milliard EUR, et le bénéfice opérationnel récurrent (hors éléments exceptionnels) s’est replié de 38,8%. D’autre part, le groupe a accusé une perte nette (en 2013, -65,1 millions EUR). Enfin, le groupe a annoncé que le redressement spectaculaire des résultats n’était pas proche.

Certains actionnaires n’ont pas fait preuve de compréhension lorsque le nouveau directeur et actionnaire de référence Luc Tack a appelé les marchés à la patience pendant quelques mois encore; il souhaitait prendre le temps de déployer la stratégie d’avenir. Depuis quelques mois, nous sommes nous-mêmes actionnaires de Tessenderlo Group (rating 1C). Et nous avons bien l’intention, sauf circonstances imprévues, de le rester. Car considérant le parcours de Picanol, nous ne pouvons que faire confiance à Luc Tack pour remettre le groupe chimique sur les rails. Les investissements en actions doivent s’inscrire dans une perspective de long terme. Autrement dit, c’est un acte de foi à faire par rapport aux capacités de l’équipe de direction.

La fièvre des pandas

Cette confiance, nous la témoignons aussi, et depuis de nombreuses années, à Pairi Daiza. En raison de la passion et du sens de l’innovation de son directeur (CEO) Eric Domb, notamment, qui a fait de ce parc naturel ce qu’il est aujourd’hui : un endroit unique. Pairi Daiza (autrefois appelé Parc Paradisio) compte désormais parmi les plus grands et plus beaux parcs naturels européens. Pour son 20eanniversaire, le groupe a eu la chance d’accueillir deux pandas chinois (Xinhui et Haohao). C’est cependant précisément l’attention des médias pour cet événement unique (l’Europe compte seulement quatre autres parcs abritant des pandas) qui a fait tourner la tête de certains investisseurs ces dernières semaines, au point que le titre, qui s’échange sur un marché étroit (Alternext), a doublé sur les deux premiers mois de l’année, et même triplé depuis l’annonce de l’arrivée des animaux. C’est vrai, ces pandas sont synonymes d’augmentation du nombre d’entrées au parc, mais 45 millions EUR de capitalisation boursière supplémentaire avant même qu’un seul visiteur se soit approché de leur enclos, cela nous semble excessif. Nous abaissons donc notre conseil à ” vendre ” (rating 5B). Le titre a été longtemps sous-valorisé mais il a désormais pris la voie inverse.

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