+18% en 2014 pour le Nickel !

Le London Metal Exchange Index – qui regroupe six métaux de base – est certes retombé à son plus bas niveau en sept ans le mois dernier, mais les indices ne disent pas tout, et masquent souvent de belles progressions individuelles.

Nous revenons ici sur deux scénarios relatifs aux métaux de base qui avaient été publiés à la fin de l’an dernier (voir IB-43B et 48B).

De manière générale, les perspectives économiques incertaines en Chine pèsent sur les cours des métaux de base. Une croissance de 7,4% paraît assez maigre en comparaison avec les taux de la décennie écoulée. De plus, les indices qui mesurent l’activité de l’industrie manufacturière chinoise ne laissent guère d’espoir d’amélioration à court terme. Du côté de l’offre, la donne est différente. L’an dernier, l’équilibre sur le marché a été perturbé par la mise en service de nouvelles capacités de production au moment où la demande s’effondrait. Ces derniers mois, on a assisté à d’importantes réductions de la production dans la plupart des métaux. Les actifs dont le coût total de production était supérieur au prix du marché ont été démantelés, assainis, vendus ou tout simplement fermés. Nous nous attendons à ce que cette tendance se poursuive durant le restant de l’année. Néanmoins, la situation de chaque métal de base est différente. Un petit état des lieux pour le nickel et l’aluminium.

Interdiction d’exporter le nickel

Pour le nickel – un métal surtout utilisé pour la production d’acier inoxydable -, 2013 a été une année très décevante. Le métal a affiché la plus mauvaise performance du LME en raison d’une surcapacité de fonte de nickel en Chine. Cette variété moins chère de nickel peut remplacer le nickel raffiné dans plusieurs applications. Les importations de minerai bon marché d’Indonésie ont nettement réduit le coût de production. Du moins c’était le cas jusqu’à ce que l’Indonésie interdise les exportations de minerais non transformés au début de cette année, dans l’espoir d’attirer davantage d’investissements étrangers et donc d’accroître ses recettes fiscales. Les débats sur l’instauration de l’interdiction ayant duré plusieurs mois, la Chine a pu prendre des précautions et notamment constituer des réserves de minerai supplémentaires. Mais elle aura besoin de nouveaux minerais tôt ou tard, et devra alors soit payer plus cher, soit chercher d’autres fournisseurs. Plus de la moitié des minerais utilisés en Chine pour produire de la fonte de nickel provient d’Indonésie. Les Philippines sont une autre possibilité, mais les minerais y sont de moindre qualité. Quoi qu’il en soit, il semble que l’époque de la fonte de nickel très bon marché soit révolue.

Selon les prévisions, la consommation chinoise de nickel devrait augmenter de 9% cette année. Le pays devra donc importer plus de nickel de la Russie voisine, le deuxième producteur de nickel au monde. Mais les sanctions commerciales prévues à l’encontre de la Russie à la suite de troubles en Ukraine pourraient peser sur ce scénario. Aujourd’hui, la Chine achète plus la moitié du nickel raffiné qu’elle ne produit pas elle-même en Russie. Norilsk Nickel, le plus grand fournisseur mondial du métal avec une part de 17% dans la production mondiale, envisage déjà un déficit de l’offre au 2e semestre. Au début de cette année, l’International Nickel Study Group tablait encore sur un excédent de plus de 100.000 tonnes.

Le tout a mené à ce que la performance du nickel en 2014 soit l’exact reflet de celle de 2013. Le prix de la tonne de nickel a progressé de 14% au 1er trimestre, la meilleure performance depuis le 3e trimestre 2010. Entretemps, le nickel a encore gagné 18%, atteignant ainsi son plus haut niveau en plus d’un an.

Le seul turbo long (NL0000015287) qui était disponible à la fin octobre affiche une hausse de 40% grâce à la progression du cours du nickel. La valeur sous-jacente est le contrat à terme septembre, mais le levier est entretemps retombé à 2,9. Le Nickel Quanto Open End Certificate doté du code ISIN NL0000470409 (sans levier), qui couvre également le risque de change, affiche un gain de près de 20%. Nous estimons que le potentiel haussier du nickel n’est pas encore épuisé.

Limitations des capacités d’aluminium

Le cours de l’aluminium a rebondi de 8% depuis début février, mais il se trouve toujours au même niveau qu’en début d’année. L’aluminium avait abandonné 13% en 2013. Ces dernières semaines, le métal a eu le vent en poupe à la suite des annonces de réductions de capacités faites par plusieurs producteurs. Le groupe russe Rusal, premier producteur mondial, et Alcoa, le numéro un américain, vont diminuer leur production. Chez Alcoa, le taux d’occupation de deux fonderies au Brésil a été réduit. Rusal a déjà fait savoir que la production du groupe retomberait cette année à son plus bas niveau depuis 2006. Un autre élément : les contrats de financement prévoyant l’utilisation d’aluminium physique comme garantie pour des crédits supplémentaires, une pratique particulièrement populaire en Chine, qui rend indisponibles de nombreuses réserves physiques. La Banque centrale chinoise a déjà appelé à décourager cette forme alternative de crédit. On peut ainsi craindre que l’abandon progressif de ces contrats de financement accroisse l’offre d’aluminium. Il n’y a cependant aucun réel signal en ce sens actuellement.

Le mini-long sur l’aluminium (code ISIN : DE000AA7D610) discuté fin novembre et le contrat à terme septembre sur le LME qui lui sert de valeur sous-jacente ont perdu 5%. Mais le mini-future a progressé de près de 30% depuis le plancher de début février. Le levier atteint 3,5. Tout comme pour le nickel, l’aluminium présente toujours un potentiel haussier.

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